lundi 12 août 2013

La Cinquième saison

Peter Brosens et Jessica Hope Woodworth. Comme c'est étrange, beau et sombre. Ça ne ressemble à rien et c'est unique, ça emprunte à tous les univers, le quotidien, le trivial, le poétique, le folklorique, le communautaire ; ça commence dans un sympathique village où les gens vont bien et vivent bien, en harmonie, il y a même l'émotion et la pureté d'une ébauche d'amour entre adolescents. Fragile et poétique. Et puis la machinerie se déglingue parce que l'hiver refuse de s'en aller, alors tout se lézarde, se désagrège, se déglingue, haines, rancœurs, maladie, mort, rejet, sur fond d'angoisse sourde (le reste du monde n'a pas l'air d'aller mieux). Le film est sobre, peu bavard, d'une beauté saisissante, c'est pragmatique, terrien, païen, la nature joue le premier rôle et les animaux ont une présence étrange, avec en filigrane, le thème de l'oiseau (les appels des hiboux, l'homme est son coq Fred, le père et le fils qui chantent Papageno, ce bizarre final.) Le lien entre la terre, l'homme et l'animal est rompu, l'humain se deshumanise, le carnaval du début devient une sinistre mascarade.
Les personnages ont une densité terrienne qui rappelle celle des Mangeurs de pommes de terre, Alice est une actrice étonnante, avec son visage de personnage de tableau flamand ;  certaines images sont saisissantes de beauté. On pense aussi aux génial livre de Maurice Pons, Les Saisons.

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